Andrôn B

Les vestiges de l’andrôn B, depuis l’est (A. Konyalı, 2010)

Jusqu’à ce que les fouilles ne commencent en 1948, on a longtemps cru que cette construction, dont le plan symétrique comprend une pièce rectangulaire devancée par un porche doté de deux colonnes ioniques en façade, était un temple.

Dès le début des fouilles archéologiques les chercheurs mirent au jour une inscription architravale permettant d’identifier cet édifice à un andrôn. Le bâtiment était donc utilisé comme salle de banquet, probablement à l’occasion des festivals annuels de Labraunda, en présence du dynaste/satrape Mausole (377-352 av. J.-C.).

Bien que l’essentiel du bâtiment fut construit en gneiss, sa façade était entièrement composée de blocs de marbre. Son architecture est unique puisqu’elle combine une colonnade ionique couronnée par un entablement dorique. Le toit de l’édifice était orné aux angles de deux statues de sphinx orientalisant. L’un d’entre eux fut mis au jour lors des fouilles de l’andrôn C. Il est aujourd’hui exposé dans le musée de Bodrum.

Les blocs d’architrave, qui reposaient directement sur les chapiteaux des colonnes, portent encore la dédicace de Mausole presqu’intégralement conservée :

MAYΣΣOΛΛOΣ EKATOMNΩ [ANEΘHKE TON A]NΔPΩNA [KA]I TA ENEONTA ΔII ΛAMBPAYNΔΩI

Mausole, fils d’Hékatomnos [a donné l’a]ndrôn [et] ce qu’il contient à Zeus Lambraundos

La façade, d’une largeur de 11,63 m, ouvrait sur un porche dont le mur du fond était percé d’une large porte menant à une pièce principale presque carrée (9,91 x 11,08 m), où environ 20 banquettes étaient alignés le long des murs. Au fond de la pièce se trouve une niche rectangulaire, d’environ 4,8  m de longueur sur 1,5 m de profondeur, située à peu près à 2 m au-dessus du sol.

Selon toute probabilité, une ou plusieurs statues se tenaient dans cette niche. En raison de la taille de la niche, il a pu y avoir trois statues, celle de Zeus au milieu, et celles du couple dynastique : Mausole et sa sœur et femme Artémisia. Sur le mur sud du bâtiment et sur les murs de chaque côté de l’entrée, il y avait de grandes fenêtres qui permettaient à la lumière et à l’air de pénétrer lors des banquets sacrificiels.

Détail d’un chapiteau de l’Andrôn B